L’instruction en famille pour les voyageurs
Étonnant au premier abord, tant pour son originalité que pour son côté peu conventionnel, l’instruction en famille est pourtant une méthode adoptée par beaucoup de familles en France. C’est notamment le choix qu’ont fait Anne-Estelle et son mari Stéphane pour l’éducation de leur petite fille Djanaé.
Cette méthode d’éducation qui s’éloigne de la scolarité classique, le couple l’a combiné au nomadisme, gagnant ainsi leur totale liberté. À bord de leur nouveau camping-car, le Numérobis, la petite famille s’apprête à sillonner de nouveau les routes de France. Elle a néanmoins accepté de répondre à quelques questions, pour nous expliquer leur mode de vie.
Des parents, un choix : l’instruction en famille
Jeunes trentenaires, Anne-Estelle et son mari Stéphane ont une fille, Djanaé née en 2012. Le couple administre et anime un blog et une chaîne YouTube dédiés à l’apprentissage.
Anne-Estelle est née à l’étranger, en Afrique subsaharienne où elle a vécu avec sa famille pendant 16 ans. Stéphane lui, est un pur produit du terroir grenoblois. La petite famille est aujourd’hui itinérante, voyageant sur les routes de France au gré de leurs envies et de leurs rencontres.
Le nomadisme ? Pourquoi ?
À l’origine, le couple habitait un appartement dans la petite commune de Rives, près de Grenoble. D’interminables travaux chez eux ont fini par faire germer une idée audacieuse : l’itinérance.
« L’idée de devenir nomade est née d’un délire au début, puis c’est devenu un vrai projet, possible car on travaillait tous les deux à notre compte. Nous avons décidé de vendre notre appartement en 2017 et nous avons acheté une caravane et un 4×4. Puis on s’est rendu compte que c’était trop galère, et en 2018, on a décidé de revendre la caravane et le 4×4 pour partir sur un projet de camping-car »
Un choix de l’instruction en famille
Bien avant l’aventure du nomadisme, Anne-Estelle et Stéphane se sont lancés dans celle de l’Instruction En Famille (ou IEF), assurant eux-mêmes, et avec la plus grande attention, l’éducation de leur fille Djanaé.
Pourquoi l’école à la maison ?
« L’idée de l’IEF a démarré bien avant le nomadisme. Je travaillais en extérieur, je faisais des horaires de dingue et je ne voyais pas ma fille. Un jour, j’en ai eu marre, j’ai eu une prise de conscience. J’ai arrêté de travailler en extérieur pour m’occuper de ma fille et j’ai adoré ça ! Ça permettait de m’éviter beaucoup de contraintes »
C‘est quoi l’IEF ?
L’« instruction en famille » ou « école à la maison » est une méthode qui consiste à effectuer l’éducation et l’instruction de l’enfant hors du cadre scolaire classique. Il ne va pas à l’école mais apprend tout ce qu’il faut dans le cadre de sa famille. Cette méthode est, bien sûr, très encadrée, et s’accompagne de contrôles réguliers effectués conjointement par l’académie et l’administration de rattachement afin d’évaluer la qualité de l’apprentissage et les connaissances acquises par l’enfant.
Quelle organisation pour assurer l’instruction en famille ?
« Ça dépend vraiment des familles. Certaines choisissent de consacrer un certain nombres d’heures fixes par jour. Nous, nous avons choisi un emploi du temps plus informel, en fonction des envies. Djanaé n’a jamais le même. Elle est très curieuse de nature et donc apprend beaucoup et ce, constamment. Les sujets abordés varient beaucoup en fonction des rencontres que nous faisons, au gré de nos déplacements et des situations que nous connaissons »
Qu’est-ce que vous tirez de cette expérience?
« C’est assez rigolo puisque ça détruit un peu les idées préconçues. Mon mari et moi avons suivi un cursus classique, et pour ma part je ne me suis jamais sentie très à l’aise assise pendant des heures sur un banc d’école. L’IEF avec Djanaé est une expérience très différente. On prend conscience de beaucoup de choses. Elle apprend à ne pas se décourager, à oser, à recommencer pour comprendre. Mais si c’est un apprentissage pour elle, ça l’est aussi pour nous. Nous n’avons pas de formation technique. Tout ce qui nous arrive, même les petits problèmes de transport, nous pousse à apprendre et à s’adapter sans arrêt. »
Se préparer pour assurer l’instruction de ses enfants
Au moment de choisir le nomadisme comme mode de vie, il a néanmoins fallu s’organiser. En effet, la législation demandant à tout français d’avoir une adresse postale de référence, en plus d’une adresse fiscale, il a bien fallu trouver une solution.
« Au début nous voulions ouvrir une boîte à La Poste, mais il ne font plus que pour les professionnels et plus pour les simples particuliers. On a donc du trouver une solution en urgence ».
Comment avez-vous trouvé Courrier Du Voyageur ?
« Nous avons cherché sur Internet, et Courrier Du Voyageur est le premier résultat qui est apparu. On a beaucoup aimé le premier contact, on a répondu à toutes nos questions. Il n’a fallu que quelques appels et la question de l’adresse postale était définitivement réglée ».
Aujourd’hui, et depuis presque 2 ans, Courrier Du Voyageur accompagne Anne-Estelle et sa famille dans ses déplacements et en toute confiance. Elle a même décidé d’y domicilier son auto-entreprise depuis 2017.
Pour suivre Anne-Estelle, rendez vous sur le blog www.plaisir-d-apprendre.com
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